les 5 meilleurs livres de Georges Perec

Quel est le meilleur livre de Georges Perec en 2024 ? Découvrez nos 5 sélections

Sommaire

Georges Perec est un écrivain français qui a marqué l’histoire de la littérature contemporaine avec son œuvre originale et novatrice. Il est connu pour son utilisation de la contrainte formelle, qui consiste à imposer des règles strictes à l’écriture d’un texte, ainsi que pour son style expérimental et sa maîtrise de la langue.

Il a écrit de nombreux livres, tous remarquables, mais il est parfois difficile de choisir le meilleur d’entre eux. C’est pourquoi nous avons délaboré cet article pour vous aider à découvrir les livres les plus marquants de Georges Perec, en sélectionnant cinq œuvres qui, selon nous, représentent les meilleurs aspects de son écriture et de sa pensée.

Parmi les livres sélectionnés, vous trouverez des romans expérimentaux, des récits autobiographiques, des énigmes littéraires et des réflexions sur la mémoire et l’identité. Chacun de ces livres est rempli d’intelligence, d’humour et de délicatesse, et vous offrira une expérience de lecture unique et stimulante.

Il est important de noter que cette sélection est subjective, et que les livres de Perec ont tous leur propre charme et leur propre mérite. Il est donc important de ne pas les considérer comme des « meilleurs » livres mais plutôt comme des incontournables de sa bibliographie, qui vous permettront de découvrir les différents aspects de son écriture.

Notre sélection n°1

La Vie mode d'emploi

Georges Perec

Présentation de La Vie mode d'emploi

« La Vie mode d’emploi » de Georges Perec est un livre remarquable, considéré comme l’un des plus importants de l’auteur et de notre littérature. Il impressionne par son ampleur, sa structure, la richesse de ses informations et la cocasserie de ses inventions. Il est traversé par une ironie subtile qui ne chasse pas pour autant la tendresse. La forme d’art qu’il adopte est un réalisme baroque qui frôle le burlesque.

Selon Jacqueline Piatier, de Le Monde, l’ironie présente dans le livre est très délicate, presque imperceptible, mais elle est présente, moirée, issue d’un détachement extrême, d’une méticulosité et d’une patience qui se transforment en amour. En somme, c’est un livre-brocante qu’on peut visiter tranquillement, un livre-fourre-tout, un livre-promenade.

Notre avis de La Vie mode d'emploi

La plume de Perec est à la fois précise et poétique, décrivant avec minutie chaque objet et chaque détail, tout en dévoilant des thèmes profonds et universels.

J'ai été captivé par les personnages extravagants et pittoresques, dont les aventures délirantes et souvent burlesques ont suscité en moi des émotions variées, allant de l'hilarité à la tristesse. Le style d'écriture de Perec, qui utilise souvent le présent de l'indicatif, donne un rythme effréné au récit, qui m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page.

L'histoire du trapéziste et de Rohrschash au chapitre XIII est particulièrement grandiose, tout comme l'histoire désopilante de Bartlebooth et son obsession pour les puzzles. Les brèves histoires insolites qui parsèment le livre sont également remarquables, chaque une offrant une surprise ou un dénouement inattendu.

"La Vie mode d'emploi" est un livre qui m'a demandé une attention soutenue et une bonne mémoire pour suivre les nombreux personnages et les liens entre eux, mais qui en valait vraiment la peine. C'est un chef-d'œuvre de précision et d'imagination, un hymne à la vie quotidienne et à l'humanité dans toute sa complexité. C'est un livre qui m'a fait vivre une galerie impressionnante de personnages extravagants et pittoresques aux aventures délirantes, souvent burlesques, parfois tragiques. C'est un livre qui m'a fait rire, pleurer, réfléchir. C'est un livre que je recommande à tous.

Notre sélection n°2

Les choses

Georges Perec

Présentation de Les choses

Dans « Les choses », Georges Perec nous offre un récit simple et fluide qui cache pourtant une profonde originalité. Il est le premier à utiliser avec cette rigueur les enseignements de l’analyse sociologique pour une entreprise romanesque. Il décrit la vie quotidienne d’un jeune couple issu des classes moyennes, leur idée de bonheur et les raisons pour lesquelles ce bonheur leur reste inaccessible. Il montre comment leur bonheur est lié aux choses qu’ils acquièrent et comment cela les asservit.

Selon Perec, il existe un lien obligé entre les choses du monde moderne et le bonheur. Il précise que ceux qui croient qu’il condamne la société de consommation n’ont pas compris son livre, mais il souligne également que le bonheur reste possible car, dans notre société capitaliste, les choses promises ne sont pas toujours celles qui sont dues.

« Les choses » a remporté le Prix Renaudot en 1965.

Notre avis de Les choses

Le talent de Perec pour la description et l'énumération est époustouflant. Il manie les mots avec une finesse poétique pour peindre les objets et les lieux qui envoutent les personnages.

La trame de l'histoire se déroule à Paris, dans les années 60, où ces jeunes psychosociologues, issus de la classe moyenne, découvrent peu à peu qu'ils ne sont pas faits pour entrer dans le système et perdre ainsi leur liberté. Cependant, hors système, il est difficile d'avoir les moyens de réaliser ses rêves. Grands amateurs d'antiquités et de belles choses, ils se trouvent asservis à une idée totalement matérialiste du bonheur. L'argent leur manque cruellement pour posséder ces choses qui les envoûtent.

Leur vie est un perpétuel jeu de désirs et de frustrations, où ils succombent aux signes de la richesse et dans leur impatience, ils aiment la richesse avant d'aimer la vie. Leur quotidien se compose de petits appartements encombrés, de balades et de films, de grands repas fraternels et de projets merveilleux qui ne se réalisent jamais.

Perec a réussi à capturer avec brio les émotions et les actions des personnages, utilisant des termes de la vie quotidienne pour les décrire. Il nous offre également des points de vue différents sur les événements de l'histoire, comme celui d'un personnage secondaire ou d'un observateur extérieur.

"Les Choses" est un roman passionnant qui aborde des thèmes universels tels que l'obsession, l'argent et le bonheur. C'est un grand classique de la littérature contemporaine qui mérite d'être lu.

Notre sélection n°3

W ou Le souvenir d'enfance

Georges Perec

Présentation de W ou Le souvenir d'enfance

« W ou Le souvenir d’enfance » est un livre complexe qui se compose de deux textes distincts qui pourtant sont étroitement liés. Le premier texte est un roman d’aventures qui se base sur un fantasme d’enfant et décrit une cité régie par l’idéal olympique. Le second texte est une autobiographie qui décrit la vie d’un enfant pendant la guerre, un récit fragmentaire et épars qui se compose de souvenirs, d’absences, d’oublis, de doutes et d’hypothèses. Ensemble, ces deux textes créent un récit à la fois grandiose et suspect, qui se concentre sur les points de suspension de l’enfance et sur la trame de l’écriture.

Notre avis de W ou Le souvenir d'enfance

L'alternance des chapitres consacrés aux souvenirs de l'enfance malheureuse de l'auteur et à l'histoire de W est habilement menée, créant une tension croissante qui conduit à une puissante dénonciation des totalitarismes.

La perte de la mère en camp de concentration, symbolisée par les points de suspension, est décrite avec pudeur, tandis que la perte d'identité dans le récit de W est déchirante. L'auteur utilise des jeux de mots subtils pour explorer les thèmes de l'individualité et de la perte de soi sous un régime totalitaire.

Ce livre est un outil précieux pour étudier les conséquences de l'oppression et de la persécution, et je le recommande vivement à tous ceux qui sont intéressés par le genre du nouveau roman.

C'est un livre important pour tous ceux qui aiment les livres de grande profondeur et pour les étudiants de français qui voudraient s'améliorer dans la compréhension des jeux de mots.

Notre sélection n°4

La Disparition

Georges Perec

Présentation de La Disparition

La Disparition est un roman qui met en avant l’originalité de l’écriture de Georges Perec. Il raconte l’histoire d’Anton Voyl, qui a disparu, mais le véritable sujet de l’histoire est lié à la vocalisation. Le livre est rempli de combinaisons, d’allusions, de substitutions et de circonclusions qui en font un ouvrage de grande qualité littéraire. Il est noté que l’aiguillon de l’histoire peut paraître trop grammatical pour certains lecteurs, mais il est assuré que cela n’enlève en rien le plaisir de la lecture. B. Pingaud souligne que l’auteur a réussi à créer un roman rempli de joyaux brillants et purs grâce à son grand art et à son originalité. Il a également réussi à créer une histoire passionnante sans utiliser les éléments classiques des romans.

Notre avis de La Disparition

L'auteur, à travers sa maîtrise inégalée de la langue française, parvient à créer un univers captivant et déroutant, où chaque mot est choisi avec soin et précision.

L'histoire de "La Disparition" est celle d'une enquête sur la disparition d'un individu, Anton Voyl, qui met en scène des personnages hauts en couleur et des situations rocambolesques. Perec parvient à rendre cette histoire passionnante, malgré l'absence de la lettre E, qui rend la lecture plus difficile mais également plus riche en termes de vocabulaire et de giros de phrase.

La plume de Perec est à la fois poétique et précise, elle nous transporte dans un univers qui, bien que déroutant, est également fascinant. Les thèmes abordés dans le livre, comme la disparition et la quête de la vérité, sont traités avec une profondeur et une finesse rares.

"La Disparition" de Georges Perec est un roman à part entière, un ouvrage qui défie les conventions de la littérature et qui offre une expérience de lecture unique. Il est à déconseiller aux lecteurs qui préfèrent les histoires simples et linéaires, mais il est à recommander à ceux qui cherchent une lecture stimulante et enrichissante.

Notre sélection n°5

Un homme qui dort

Georges Perec

Présentation de Un homme qui dort

Dans « Un homme qui dort », le narrateur se décrit lui-même comme un individu déconnecté de ses souvenirs et de ses émotions. Il a tout abandonné – sa famille, ses études, ses amours, ses amis, ses vacances et ses projets – et ne désire plus rien d’autre que d’attendre, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à attendre. Il dévoque son voyage qui n’a rien rapporté, et se présente comme un homme qui s’enfonce dans la torpeur et l’indifférence absolue.

Notre avis de Un homme qui dort

Le récit suit un étudiant qui, dans un geste radical, décide de s'extraire du monde et de limiter son vouloir-vivre au strict minimum. Il se contente d'observer, de flâner dans Paris, d'habiter sa chambre, de rêvasser. Le silence et la solitude alimentent son détachement, son indifférence... et son refroidissement, comme une ébauche d'extinction.

Le style de l'auteur est à la fois intrigant et poétique, et j'ai été fasciné par la manière dont il décrit les émotions et les actions des personnages. Il utilise des termes de la vie quotidienne pour décrire les émotions et les actions des personnages, ce qui rend le récit plus palpable et plus réaliste.

Au-delà du récit passionnant, j'ai été admiratif du style si particulier de l'auteur. La manière dont il décrit les événements de l'histoire est à la fois captivante et dérangeante. Il utilise des points de vue différents pour décrire les événements de l'histoire, comme celui d'un personnage secondaire ou d'un observateur extérieur. Cela permet de mieux comprendre les motivations des personnages et de voir les événements sous différents angles.

"Un homme qui dort" est un livre magnifique qui offre une histoire étonnante qui a été ou qui pourrait peut-être être la nôtre un jour ou l'autre. C'est un livre que je conseille régulièrement, parmi ces lectures qui aide à réfléchir sur les questions existentielles. C'est un texte à la fois fascinant et bien sûr comme d'habitude avec Georges Perec, l'écriture est éblouissante.

Le mot de la fin​

Georges Peretz, connu sous le nom de Georges Perec, était un écrivain français d’origine juive et polonaise. Il a passé son enfance dans le quartier de Belleville à Paris. En 1940, il est devenu orphelin de père lorsque Icek Peretz est mort au combat. L’année suivante, sa mère, Cyrla, l’a envoyé à Villard-de-Lans pour le sauver des Nazis. Malheureusement, elle a été déportée à Auschwitz et est morte en 1943.

A Villard-de-Lans, les sauveteurs de l’enfant l’ont fait baptiser et ont francisé son patronyme qui est devenu « Perec ». Cependant, en 1945, il est retourné à Paris pour vivre auprès de sa tante paternelle, Esther Bienenfeld.

Après avoir étudié au lycée Claude-Bernard et au collège d’Étampes, Georges Perec a tenté une hypokhâgne au Lycée Henri-IV. Il a ensuite commencé une licence d’histoire qu’il a abandonnée assez rapidement. En parallèle, il a suivi une psychothérapie avec Françoise Dolto et Michel de M’Uzan.

Après son service militaire dans une unité de parachutistes, il a épousé Paulette Pétras et a passé un certain temps en Tunisie, à Sfax. En 1962, il a travaillé en tant que documentaliste en neurophysiologie au CNRS. C’est à cette époque qu’il a commencé à écrire. Son premier roman, « Les Choses, une histoire des années soixante », a remporté le Prix Renaudot en 1965.

Encouragé par ce succès, Perec a continué à écrire et a produit deux autres romans, dont « Un Homme qui dort », avant de rejoindre l’Oulipo en 1967. A partir de là, tous ses écrits se sont articulés autour d’une contrainte littéraire ou mathématique. Ses œuvres les plus remarquables sont « La Disparition » en 1969, où il a conjugué la mystérieuse disparition du personnage principal, Anton Voyl, avec celle de la lettre « e » qui n’apparaît pas une seule fois dans le livre. Inversement, dans « Les Revenentes » en 1972, il n’a utilisé que la voyelle « e », créant au besoin, comme dans le titre, des fautes d’orthographe. Il a atteint la reconnaissance du grand public avec « La Vie Mode d’Emploi » en 1978 qui a remporté le Prix Médicis. En 2017, il est entré dans « La Pléiade ».

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