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Assia Djebar, née en 1936 à Alger, est une romancière, poétesse et cinéaste algérienne considérée comme l’une des plus grandes femmes de lettres de la francophonie. Elle a obtenu de nombreux prix prestigieux pour ses oeuvres, notamment le Prix des Cinq Continents de la Francophonie en 2000. Djebar a été l’une des premières femmes à s’exprimer sur la condition des femmes dans la société algérienne, en dénonçant les inégalités et en s’attaquant à des tabous sociaux.
Dans ses œuvres, elle explore les thèmes de l’identité féminine, de la culture, de la mémoire, de l’exil et de la traduction. Elle écrit avec une prose poétique et puissante, se concentrant sur les récits personnels pour aborder des questions plus larges sur la société. Son écriture est considérée comme une exploration de la frontière entre le privé et le public, de la mémoire personnelle et de l’histoire.
Le travail de Djebar a eu un impact profond sur la littérature française et a influencé de nombreux autres écrivains. Ses livres sont lus dans le monde entier et ont été traduits en plusieurs langues.
L'Amour, la fantasia
Assia Djebar
Présentation de L'Amour, la fantasia
L’Amour, la fantasia est un livre captivant qui nous emmène en voyage à travers le temps. En passant du passé lointain au passé récent, nous sommes plongés dans les souvenirs de la narratrice, évoquant son père instituteur de français et sa mère, ainsi que les cousines et les femmes enfermées.
Assia Djebar, considérée comme la plus grande romancière du Maghreb, a atteint son apogée artistique avec cette œuvre. Les cris et les amours de ces femmes nous hantent encore, rendant ce livre un témoignage poignant de leur vie.
Notre avis de L'Amour, la fantasia
Le style d'écriture de l'auteur, membre de l'Académie française, est à la fois poétique et structuré, donnant vie à l'histoire de l'Algérie au XIXe et XXe siècle. Les personnages, tant historiques que fictifs, prennent vie sous mes yeux grâce à la narratrice, qui nous offre une vision personnelle de son monde. Les thèmes abordés, tels que le leid des femmes dans le postcolonial Maghreb, sont à la fois éclairants et bouleversants.
Bien que certains aspects du livre puissent paraître complexes pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec l'histoire et la culture algériennes, cela n'enlève en rien à la richesse de cette œuvre littéraire. En effet, ces clins d'œil à l'histoire et à la culture ajoutent une profondeur supplémentaire à l'histoire.
"L'Amour, la fantasia" est un livre captivant qui mérite d'être lu. Je suis reconnaissant à l'auteur pour l'émotion et le grand bonheur qu'elle m'a donné en lisant ce chef-d'œuvre.
L'avis d'AmiraLecteur
Femmes d'Alger dans leur appartement
Assia Djebar
Présentation de Femmes d'Alger dans leur appartement
« Femmes d’Alger dans leur appartement » est un livre qui explore la vie quotidienne des femmes en Algérie, un siècle et demi après la peinture célèbre de Delacroix. En 1832, l’artiste s’est infiltré pendant quelques heures dans un harem à Alger, alors récemment conquise, pour créer son chef-d’œuvre.
Cependant, cette peinture reste un « regard volé » sur la vie des femmes en Algérie. Vingt ans après la guerre d’indépendance, durant laquelle les Algériennes ont joué un rôle déterminant, comment vivent elles aujourd’hui et quelles libertés ont-elles acquises ?
Ce recueil de nouvelles, publié pour la première fois en 1980 et enrichi d’une longue nouvelle inédite, nous donne un aperçu intime et poignant de la vie des femmes en Algérie aujourd’hui.
Notre avis de Femmes d'Alger dans leur appartement
Ce livre captivant dévoile des révélations sur la condition féminine en Algérie, en offrant un aperçu honnête de la vie quotidienne de ces femmes cloîtrées mais fortes. Le style poétique de l'auteure met en lumière la sensibilité de Delacroix, tout en nous donnant une perspective différente sur la société algérienne.
La guerre d'Algérie est en toile de fond, mais l'accent est mis sur les femmes, leur histoire et leur condition de femmes, rendue encore plus palpable par la première nouvelle "La nuit du récit de Fatima". La réflexion de Djebar sur l'enfermement des femmes est sereine et percutante. En tant que première femme d'origine maghrébine à entrer à l'Académie française, sa voix est unique et puissante.
Ce livre ne doit pas être manqué, je le recommande vivement pour son caractère historique, féministe et sa superbe écriture. Je suis impressionné par la manière dont Assia Djebar nous plonge dans le monde de ces femmes algériennes, tout en abordant des thèmes plus universels tels que la famille, l'amitié et la maturité. Le livre est à la fois captivant et instructif, offrant une lecture passionnante pour ceux qui étudient la littérature féministe.
L'avis d'AmiraLecteur
Nulle part dans la maison de mon père
Assia Djebar
Présentation de Nulle part dans la maison de mon père
Dans « Nulle part dans la maison de mon père », Assia Djebar se tourne vers le passé personnel et nous offre son oeuvre la plus intime. Elle revit avec émotion, clarté et délicatesse la mémoire individuelle qui est en réalité l’ombre de son peuple.
En grandissant entre deux mondes, entre un père instituteur et une mère majestueuse qui lui fait découvrir la magie des fêtes féminines, une jeune fille développe un regard fasciné sur son époque. Elle découvre le « monde des Autres » grâce à sa passion des livres et aux confidences d’une amie de pensionnat.
Lorsque la famille s’installe à Alger, la mère adopte un style de vie citadin et européen et l’adolescente commence une correspondance secrète. Une histoire d’amour se dessine. En parcourant Alger après ses cours au grand lycée, la jeune fille s’enivre de l’espace et de la poésie. Mais vont-ils échouer juste un an avant une explosion qui secouera tout le pays ?
La romancière se pose la question : « Pourquoi, mais pourquoi, je me retrouve, moi et toutes les autres : nulle part dans la maison de mon père’ ? » Cette interrogation n’est pas seulement la sienne, mais celle de toutes les femmes de l’autre côté de la Méditerranée.
Notre avis de Nulle part dans la maison de mon père
L'auteure, une ancienne membre de l'Académie française, nous parle de sa jeunesse et de son père, instituteur, qui a transmis à la fois sa propre culture et les enseignements de l'islam.
Ce livre autobiographique est une découverte pour moi. Je suis touché par la description de l'autrice de ces femmes "enfermées" dans leur famille, coupées du monde et conditionnées à devenir de bonnes épouses et de bonnes mères. Cette lecture m'a fait réfléchir à la difficulté des musulmanes d'aujourd'hui en France, car même si les choses ont évolué, certaines traditions sont encore prégnantes.
L'écriture de l'autrice est un plaisir, une véritable ode à la langue française. Elle nous emmène dans un voyage à travers l'Algérie quand elle était française, nous faisant découvrir la personnalité complexe de Zohra, la fillette de Cherchell qui est à la fois fière Césarée romaine, Assia et "l'esquisse d'un moi effacé". Elle nous révèle ce qu'elle aurait pu être, ce qu'elle aurait voulu être, et ce qu'elle est finalement devenue, une femme qui ne sera jamais totalement libérée de l'emprise des traditions intégristes, des préjugés et du poids du carcan familial.
Le livre est un mélange de roman, d'autobiographie et de chronique historique, qui m'a captivé du début à la fin. Le style de l'écriture est merveilleux, dépeignant la vie d'une jeune fille algérienne durant la colonisation, et son amour pour la langue française et les livres. Ce livre est une véritable réflexion sur la culture, les traditions et les identités, qui m'a laissé une profonde impression.
L'avis d'AmiraLecteur
Le mot de la fin
Assia Djebar est une figure marquante de la littérature algérienne, connue pour ses contributions à la littérature française. Elle a été nommée sous le nom de Fatima-Zohra Imalayène, et est devenue une écrivaine talentueuse qui a écrit des romans, des nouvelles, de la poésie et des essais.
Assia Djebar a grandi dans une famille de petite bourgeoisie algérienne, et a commencé ses études à l’âge de 10 ans dans un collège à Blida, où elle a étudié le grec ancien, le latin et l’anglais. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1953, elle a continué à poursuivre ses études en France et a choisi l’histoire à l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres.
En 1957, Assia Djebar a publié son premier roman, « La Soif », sous un pseudonyme et a épousé l’écrivain Walid Carn. Elle a enseigné l’histoire moderne et contemporaine du Maghreb à la Faculté des lettres de Rabat, et est retournée en Algérie en 1962 pour enseigner à l’université d’Alger. Elle a réside principalement en France de 1966 à 1975, et a écrit plusieurs autres œuvres, notamment le recueil de nouvelles « Femmes d’Alger dans leur appartement ».
Assia Djebar a également réalisé deux films, « La Nouba des Femmes du Mont Chenoua » et « La Zerda ou les chants de l’oubli ». Elle a dirigé le Centre d’études françaises et francophones de Louisiane aux États-Unis de 1995 à 2001 et a été élue membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et de l’Académie française.
Aujourd’hui, Assia Djebar enseigne dans le département d’études françaises de l’université de New York, et reste une figure importante de la littérature française et algérienne.