les 3 meilleurs livres de Samuel Beckett

Quel est le meilleur livre de Samuel Beckett en 2024 ? Découvrez nos 3 sélections

Sommaire

Samuel Beckett est considéré comme l’un des écrivains les plus importants du XXème siècle. Il a été lauréat du prix Nobel de littérature en 1969 pour l’ensemble de son œuvre. Il est surtout connu pour ses pièces de théâtre, mais il a également écrit des romans, des nouvelles et des poèmes.

Beckett a développé un style unique, caractérisé par une langue minimaliste et une attention extrême aux détails. Il a également exploré des thèmes tels que l’absurdité de l’existence, l’angoisse de la mort et la solitude. Ses œuvres ont eu un impact profond sur la littérature moderne, et ont été traduites dans de nombreuses langues.

Après une analyse approfondie de son œuvre, nous avons sélectionné trois livres qui nous semblent être les plus marquants et les plus représentatifs de son style et de ses thèmes.

Notre sélection n°1

En attendant Godot

Samuel Beckett

Présentation de En attendant Godot

En attendant Godot est une pièce écrite en français entre 1948 et 1949 par Samuel Beckett. Elle a été publiée pour la première fois aux Editions de Minuit en 1952. Il s’agit d’une pièce en deux actes pour cinq personnages.

Selon Samuel Beckett lui-même, il ne possède pas d’idées sur le théâtre et n’y connaît rien. Il n’a pas non plus d’idées sur sa propre pièce, En attendant Godot. Il ne sait pas dans quel esprit il l’a écrite et ne sait pas plus sur les personnages que ce qu’ils disent, ce qu’ils font et ce qui leur arrive. Il ne sait pas qui est Godot et ne sait pas s’il existe ou non. Il ne sait pas non plus si les personnages qui l’attendent y croient ou non.

Notre avis de En attendant Godot

"En Attendant Godot" est un ouvrage littéraire époustouflant qui plonge le lecteur dans un univers de réflexion sur l'humanité et la condition humaine. Les personnages principaux Estragon et Vladimir, dits Gogo et Didi, forment un duo comique et tragique à la fois, qui s'aiment d'une amitié indéfectible et se retrouvent chaque jour pour attendre Godot, une figure énigmatique qui symbolise l'espoir et l'attente de tout être humain. Les deux compères sont inséparables, comme deux faces d'une même pièce, et leur complicité est touchante, leur affection se manifestant par de tendres accolades.

Leur quotidien est perturbé par un couple voyageur qui apparaît à chaque acte, Pozzo et Lucky. Pozzo, qui se présente comme un homme riche, possédant un château, mène Lucky, son "homme de peine" avec une corde et un fouet. Mais dans le deuxième acte, leur relation a subi un renversement de situation, Pozzo est devenu aveugle et Lucky muet, et c'est désormais Lucky qui mène Pozzo. Ces deux personnages secondaires représentent une métaphore de la condition humaine, l'un étant l'esclave de l'autre, l'un étant oppressé par l'autre, mais finalement les rôles sont interchangeables.

Le style d'écriture de Samuel Beckett est à la fois poétique et prosaïque, il utilise des métaphores et des comparaisons pour décrire les émotions et les actions des personnages. Les thèmes abordés dans le livre sont profonds et universels, l'attente, la solitude, l'absurdité de la vie, la condition humaine. Il y a une réflexion sur la liberté, l'esclavage, la condition sociale, le temps qui passe, le sens de la vie. C'est un livre qui interroge sur l'existence, qui questionne notre place dans le monde, notre destinée.

"En Attendant Godot" est un chef-d'oeuvre de la littérature contemporaine, un livre qui bouleverse les idées reçues et qui interpelle le lecteur sur ses propres convictions. Il est un hymne à la liberté, à l'humanité, à la vie. Il est une oeuvre qui transcende les époques et les frontières culturelles, un texte qui restera à jamais gravé dans les mémoires littéraires.

Notre sélection n°2

Molloy

Samuel Beckett

Présentation de Molloy

Molloy, écrit par Samuel Beckett en 1947 et publié en 1951, est le premier roman d’une trilogie qui comprend également Malone meurt et L’Innommable. Comme Dante qui voyage à travers les cercles de l’enfer et du paradis, Beckett place les trois principaux personnages de ses romans dans des cercles distincts qui les mènent peut-être vers le néant qu’ils cherchent.

Dans Molloy, le personnage éponyme est enfermé dans un cercle qui est celui de son récit cyclique, qui commence par la fin et se termine au commencement. Il possède encore une certaine mobilité malgré sa mauvaise jambe, et il part à la recherche de sa mère. Cependant, il est possible qu’il soit en réalité à la recherche de lui-même ou d’une certitude qui lui échappe constamment.

Dans la deuxième partie du roman, un autre personnage, Moran, entame une poursuite de Molloy. Alors qu’il est en pleine possession de ses moyens physiques et de ses certitudes au début de sa quête, il se détériore peu à peu à mesure qu’il progresse, devenant de plus en plus semblable à Molloy lui-même. Il est possible que les deux personnages ne soient en réalité qu’une seule et même personne, et que les boucles de leurs trajectoires se rencontrent pour former une image de l’infini recommencement d’une quête impossible de soi.

Notre avis de Molloy

Comme un météore, ce roman percute de plein fouet les sens, laissant un impact indélébile sur le lecteur.

L'ouvrage se décompose en deux parties distinctes, mais liées par un fil narratif ténu. D'une part, nous suivons l'errance morne et pénible de Molloy, un vagabond infirme à la recherche d'un but qui lui échappe. D'autre part, nous assistons à l'expédition de Moran, un détective privé chargé de retrouver Molloy.

Ce qui relie ces deux versants de l'histoire, c'est le mode de narration inédit que Beckett utilise. Il semble habité par plusieurs voix, parmi lesquelles celle de l'incertitude et celle de l'auteur, qui n'hésite pas à objectiver et diriger à sa guise le récit. Cela confère au livre une dimension métaphysique, comme s'il s'agissait d'un essai plutôt que d'un roman.

Molloy est à la fois stupide et érudit, attardé et philosophe, dément et lucide, indifférent et observateur. Il n'a d'autre but que celui de revenir à l'origine et à la mère, mais cette quête semble vaine, comme s'il se perdait dans une errance sans fin.

Moran, quant à lui, semble sociabilisé. Il est un bourgeois puritain qui travaille et se rend à l'église. Il vit avec son fils et sa bonne avec lesquels il entretient des relations âpres, orageuses qui virent parfois au burlesque. Cependant, dès qu'il se lance à la recherche de Molloy, il devient lui aussi un errant, une sorte de zombie dont les capacités physiques périclitent à vue d'oeil. Beckett tendrait-il à suggérer que, sous le vernis social, il y a du Molloy en chacun de nous ?

"Molloy" est un ouvrage complexe et fascinant, qui interroge sur l'essence même de l'humanité. Il est à lire absolument pour tous les amateurs de littérature moderne et de questionnements existentiels.

Notre sélection n°3

Malone meurt

Samuel Beckett

Présentation de Malone meurt

Malone Meurt est un roman écrit en français en 1948 par Samuel Beckett, qui a été publié en 1951. Il est le deuxième roman de la trilogie de Beckett, qui comprend également Molloy et L’Innommable.

Dans Malone Meurt, Beckett situe le personnage principal, Malone, dans un cercle de plus en plus réduit, comme Dante qui chemine de cercle en cercle pour atteindre son Enfer ou son Paradis. Malone est figé dans une chambre close, gisant immobile dans son lit, attendant sa mort prochaine. Le seul cheminement apparemment possible est celui du regard qu’il pose sur les objets qui l’entourent.

Cependant, Malone possède un crayon et un cahier. Il va écrire, décrire son état par le menu, de façon tout à la fois savoureuse et bouleversante. Il va également s’exiler de soi vers la périphérie où réside l’imaginaire, et inventer des personnages rocambolesques. Il y a donc des allers et retours constants entre le centre et la circonférence, où Malone semble s’inventer lui-même ou se métamorphoser en l’un ou l’autre des personnages qu’il invente.

Notre avis de Malone meurt

Enlisé dans les tourments de l'agonie, je me suis plongé dans l'univers de Malone meurt, ouvrage de Samuel Beckett, un véritable requiem pour les âmes en peine. Les mots de Beckett se déploient comme une symphonie tragique, où chaque phrase est comme une note dissonante mais néanmoins mélodieuse.

Les récits de vie de Malone se déroulent devant mes yeux comme les scènes d'un théâtre de l'absurde, où les personnages sont tous des pantins dansants sur la corde raide de la vie et de la mort. Les thèmes abordés sont aussi graves qu'universels, tels que la déchéance, la finitude, et l'acceptation de l'inéluctable.

La prose de Beckett est comme une ode à la poésie de la misère, où les mots sont choisis avec une précision chirurgicale pour créer un univers envoûtant et déstabilisant. Les récits de jeunesse de Malone sont d'une réelle beauté, tandis que les scènes de fin de vie sont à la fois poignantes et comiques.

L'écriture de Beckett est un véritable défi pour le lecteur, qui doit se frayer un chemin à travers les méandres de la narration fragmentée et déstructurée. Mais une fois que l'on a réussi à pénétrer dans cet univers, on ne peut plus s'en détacher, comme un être accroché aux barreaux d'une cage dorée.

Enfin, les 30 dernières pages de l'ouvrage, où Malone est interné dans un asile, sont un véritable tour de force d'ironie et de férocité. Ces pages sont encore plus noires que celles d'un Houellebecq, et la description des amours dérisoires de Malone et de Moll est à la fois hilarante et déchirante.

Malone meurt est un ouvrage à la fois difficile et prenant, qui mérite d'être lu absolument. C'est un véritable chef d'oeuvre de la littérature moderne, qui, comme tous les grands romans, restera gravé dans ma mémoire pour toujours.

Le mot de la fin​

Samuel Beckett était un écrivain, poète et dramaturge irlandais qui a marqué l’histoire de la littérature mondiale. Il est né le 13 avril 1906 à Foxrock, à Dublin, et est décédé le 22 décembre 1989 à Paris. Il a été récompensé par le prix Nobel de littérature en 1969 pour son œuvre marquante.

Beckett était un écrivain polyvalent, écrivant à la fois des romans, des poésies en prose, mais il est surtout connu pour son œuvre théâtrale. Il est considéré comme l’un des principaux représentants du théâtre de l’absurde, avec sa pièce de théâtre la plus célèbre, En attendant Godot. Sa pièce est considérée comme un chef-d’œuvre de la littérature moderne.

Son style d’écriture était austère et minimaliste, reflétant souvent un profond pessimisme face à la condition humaine. Cependant, son œuvre était également marquée par un humour noir omniprésent, qui servait à souligner cette vision désenchantée de la vie. Au fil des ans, il a développé un style encore plus concis et sec, tendant à rendre sa langue de plus en plus concise et sèche.

En 1969, Beckett a reçu le prix Nobel de littérature pour « son œuvre, qui à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend son élévation dans la destitution de l’homme moderne. » Sa vision déconstruite de la condition humaine et sa langue lapidaire ont fait de lui un écrivain emblématique de son temps, et son œuvre continue d’inspirer les générations futures.

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