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Doris Lessing est l’une des écrivaines les plus célèbres et les plus respectées de sa génération. Elle a remporté de nombreux prix prestigieux, dont le prix Nobel de littérature en 2007, pour son œuvre riche et diversifiée. Elle a écrit des romans, des nouvelles, des essais et même de la poésie, abordant des thèmes variés tels que la politique, la psychologie, la science-fiction, le féminisme et la spiritualité.
Il est donc difficile de déterminer quel est le meilleur livre de Doris Lessing. Ses œuvres ont toutes leur propre histoire, leur propre style et leur propre impact. Cependant, il y a quelques romans qui se démarquent particulièrement pour leur qualité littéraire, leur pertinence sociale et leur capacité à toucher les lecteurs de manière personnelle.
Voici les livres sélectionnés:
Le Carnet d'or
Doris Lessing
Présentation de Le Carnet d'or
Doris Lessing, lauréate du prix Nobel de littérature en 2007, est considérée comme l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Parmi tous ses romans remarquables pour leur intelligence, leur passion et leur originalité, « Le Carnet d’or » est considéré comme l’œuvre phare de l’auteur.
« Le Carnet d’or » raconte l’histoire d’une jeune romancière, Anna Wulf, qui est hantée par le syndrome de la page blanche. Elle se sent en train de perdre pied et craint de devenir folle. Pour tenter de se soigner, elle décrit dans quatre carnets de différentes couleurs ses expériences. C’est finalement un cinquième carnet, couleur d’or, qui sera la clé de sa guérison et de sa renaissance.
Notre avis de Le Carnet d'or
La richesse des thèmes abordés, allant de la libération de la femme aux déchirements intimes, en passant par les mutations sociales et politiques, m'ont offert un voyage émotionnel intense et édifiant.
La plume de l'auteur est tout simplement magnifique, elle sait habilement jongler entre les différents points de vue, passant du narrateur externe au carnet intime d'Anna, pour nous offrir une vision globale et nuancée des événements. Les mots sont choisis avec une grande précision, pour nous offrir une plongée profonde dans les univers mentaux des personnages.
Les personnages sont extrêmement bien dépeints, notamment celui d'Anna, qui nous offre un aperçu poignant de ses luttes intérieures, et de ses aspirations profondes. La relation qu'elle entretient avec Molly, sa plus proche amie, est également très bien décrite, et nous offre un éclairage sur les tensions et les espoirs qui animent les femmes de l'époque.
Ce livre est un véritable hymne à la liberté de la femme, et à la quête de soi, qui m'a profondément touché, et qui restera gravé dans ma mémoire.
Le cinquième enfant
Doris Lessing
Présentation de Le cinquième enfant
« Le cinquième enfant » raconte l’histoire d’un couple, Harriet et David, qui semblent avoir tout pour être heureux. Ils ont fondé une famille idéale, mais l’arrivée de leur cinquième enfant, Ben, va tout changer. Ben est le fruit d’une grossesse difficile, il est anormalement grand, vorace et agressif, il suscite bientôt le rejet des autres enfants, tandis que les parents plongent dans la spirale de l’impuissance et de la culpabilité.
L’auteur de « Le Carnet d’or » (prix Médicis étranger 1976) mêle de façon impressionnante réalisme et fantastique dans cette fable cruelle qui met à nu les non-dits et les relations familiales. Elle explore les thèmes de l’acceptation et de la culpabilité à travers une histoire qui va vous tenir en haleine jusqu’à la fin.
Notre avis de Le cinquième enfant
L'histoire d'un jeune couple, Harriet et David, qui aspire à la plénitude de la parentalité est tout d'abord décrite avec une douceur poétique qui nous fait croire que rien ne pourra perturber leur bonheur. Cependant, l'arrivée du cinquième enfant, Ben, va briser cette illusion et plonger le lecteur dans un tourbillon d'émotions contrastées.
La description de la grossesse de Harriet est éprouvante, elle est décrite avec une justesse et une précision qui ne laissent pas indifférent. On ressent avec elle les douleurs physiques, les angoisses et les doutes qui accompagnent cette période cruciale. Lorsque Ben naît, on est saisi par un mélange de peur et de pitié pour cet enfant qui semble différent des autres. Le personnage de Ben est fascinant, il est décrit comme un être à part, capable de provoquer des réactions extrêmes chez les personnages et chez le lecteur.
La relation entre Harriet et Ben est au cœur de l'intrigue, elle est décrite avec une intensité qui tient en haleine le lecteur. Le choix impossible que doit faire Harriet entre sa famille et son enfant est décrit avec une justesse qui donne la chair de poule. Les descriptions des scènes d'horreur et de violence sont éprouvantes, mais elles sont nécessaires pour comprendre l'enjeu de l'histoire.
Les grands-mères
Doris Lessing
Présentation de Les grands-mères
« Les grands-mères » est l’histoire de deux familles qui semblent ne former qu’une seule unité. Les deux grand-mères, Roz et Lil, sont toutes deux d’une grande beauté. Elles sont entourées de leurs fils, Tom et Ian, et de leurs petites-filles. Leur vie semble parfaite, jusqu’à ce que Mary, la femme de Tom, arrive ivre de colère et vienne jeter une ombre sur ce tableau idyllique.
Le livre se déroule sur la terrasse d’un café dominant la baie de Baxter’s Teeth. Il explore les thèmes de la famille, de l’apparence et de la vérité cachée derrière les apparences. Les personnages sont complexes et les relations entre eux sont riches en nuances. Laissez-vous emporter dans cette histoire captivante et découvrez les secrets qui se cachent derrière cette famille parfaite.
Notre avis de Les grands-mères
L'auteure a su créer une intrigue périlleuse, qui m'a captivé dès les premières lignes.
Le style d'écriture de Lessing est à la fois précis et poétique, elle dévoque avec finesse les émotions et les actions des personnages, mettant en lumière leur humanité et leur vulnérabilité. Les descriptions sont minutieuses, les mots choisis avec soin, on sent que l'auteure a voulu créer un univers riche et complexe.
L'histoire d'amour entre les quatre personnages principaux est décrite avec une certaine froideur, presque chirurgicale, mais cela renforce la réalité de la situation. On découvre avec émotion les tourments et les doutes des personnages, leur désir de se libérer des conventions sociales. Les femmes de 40 ou 45 ans ne ressemblent en rien aux femmes des siècles précédents, elles sont belles et séduisantes et le restent longtemps encore après. On voit l'évolution de leur désir d'émancipation, de leur quête de liberté.
En tant qu'observateur extérieur, j'ai été touché par la vision avant-gardiste de Doris Lessing sur l'émancipation féminine. Elle a su montrer que les femmes peuvent être séductrices, et que cela n'a rien de choquant ni d'incestueux. Elle a su mettre en lumière la réalité de la vie quotidienne, les désirs et les besoins des femmes d'aujourd'hui.
C'est un livre qui interroge sur les conventions sociales et les désirs de liberté, qui dépeint avec finesse et réalisme les émotions et les actions des personnages. C'est un livre à lire absolument pour tous ceux qui cherchent une plongée dans l'univers complexe et passionnant de l'émancipation féminine.
Le mot de la fin
Doris Lessing, de son vrai nom Doris May Tayler, est une écrivaine britannique qui a marqué l’histoire de la littérature. Son parcours de vie est marqué par des expériences qui ont largement inspiré son œuvre.
Tout d’abord, sa famille s’installe en Rhodésie (actuel Zimbabwe) alors qu’elle n’a que 6 ans, attirée par la promesse de devenir riche en cultivant le maïs, le tabac et les céréales. Cependant, Doris se heurte très tôt à sa mère et parvient à s’échapper de son emprise à l’âge de 15 ans en trouvant un emploi d’aide-soignante. C’est également à cette période qu’elle commence à écrire des histoires, en vendant même deux à des magazines sud-africains.
A 18 ans, elle déménage à Salisbury et travaille un an comme standardiste. Cependant, sa vie prend un tournant décisif lorsqu’elle se marie avec Frank Wisdom avec qui elle a deux enfants, mais elle finit par les quitter pour se remarier et avoir un fils avec Gottfried Lessing.
C’est à 36 ans, avec son fils, qu’elle revient à Londres et commence sa carrière d’écrivain. Elle devient célèbre dès son premier livre, « Vaincue par la brousse » (1950), qui la consacre comme auteur aux idées libérales. Elle est très engagée politiquement, mais elle perd définitivement ses illusions vis-à-vis du communisme en 1954. En 1956, elle est interdite de séjour dans toute l’Afrique du Sud et en Rhodésie pour y avoir dénoncé les injustices. Ses désillusions politiques se lisent dans « Retreat to innocence » (1956) et surtout dans « Le Carnet d’or » (1962), reconnu aujourd’hui comme son chef-d’œuvre et qui reçoit le Prix Médicis étranger (1976).
Au cours des années 80, Lessing publie sous le pseudonyme de Jane Somers deux romans, « Journal d’une voisine » et « Si la vieillesse pouvait », en signe de protestation face au sort réservé aux jeunes écrivains. « Le Cinquième Enfant » (1988) est une critique voilée de la société contemporaine.
En 1982, 1988 et 1991, Lessing revient au Zimbabwe. En 1995, elle constate la dégradation de la situation sociale du pays, mais fait encore confiance au président Robert Mugabe.