les 4 meilleurs livres de Louis-Ferdinand Céline

Quel est le meilleur livre de Louis-Ferdinand Céline en 2024 ? Découvrez nos 4 sélections

Sommaire

Louis-Ferdinand Céline est considéré comme l’un des écrivains les plus importants du XXème siècle. Il a marqué la littérature française avec son style unique, à la fois cru et poétique, qui lui a valu un grand succès auprès des lecteurs, mais aussi de nombreuses controverses. Sa vie et son œuvre ont été riche en rebondissements, alliant des moments de gloire et d’exil, de reconnaissance et de rejet.

Céline a publié de nombreux livres tout au long de sa vie, chacun d’entre eux étant marqué par son style personnel et ses thèmes de prédilection. Parmi eux, certains ont eu un impact particulièrement important sur la littérature française. Il est donc difficile de dire quel est le meilleur livre de Céline, car chacun d’entre eux apporte une perspective différente sur l’homme et l’écrivain qu’il était.

Cependant, pour vous aider à découvrir ou redécouvrir l’œuvre de Céline, nous avons sélectionné 4 livres qui représentent les principaux thèmes et styles qui ont fait de lui un auteur incontournable. Ces livres ont été choisis pour leur impact sur la littérature française, mais aussi pour leur capacité à captiver les lecteurs encore aujourd’hui.

Notre sélection n°1

Voyage au bout de la nuit - Prix Renaudot 1932

Louis-Ferdinand Céline

Présentation de Voyage au bout de la nuit - Prix Renaudot 1932

« Bardamu, gravement et un peu tristement, me dit alors : « Nos pères nous valaient bien, n’en dis pas de mal !… Tu as raison, Arthur, pour ça tu as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d’opinions, ou bien si tard, que ça n’en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C’est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C’est pas une vie…

Arthur répond alors : « Il y a l’amour, Bardamu ! »

Notre avis de Voyage au bout de la nuit - Prix Renaudot 1932

L'auteur nous entraîne dans un périple à travers les horreurs de la Grande Guerre, les abîmes de la colonisation en Afrique, les contradictions du capitalisme américain, pour finalement revenir en France en tant que médecin désabusé.

La plume de Louis-Ferdinand Céline est à la fois poétique et crue, elle nous transporte au cœur des émotions et des pensées de Bardamu, et nous immerge dans la noirceur de l'âme humaine. Ses descriptions sont d'une précision chirurgicale, elles nous font ressentir la souffrance, la solitude, et l'absurdité de la vie.

J'ai été particulièrement touché par la façon dont Céline dénonce l'immoralité et la cruauté du colonialisme, ainsi que les contradictions du capitalisme américain. Il nous montre à quel point l'homme est capable de se montrer cruel et sans pitié, et à quel point il est capable de se mentir à lui-même pour justifier ses actes.

"Voyage au bout de la nuit" est un livre bouleversant, qui nous plonge dans les abysses de l'âme humaine, et qui nous rappelle à quel point la vie est fragile et incertaine. Il est à la fois un incontournable de la littérature française et un cadeau dur, très dur jusqu'à l'horrible. Il est à ne pas mettre entre les mains d'un dépressif. Si vous n'avez pas le moral, ne lisez pas ce livre.

Notre sélection n°2

Mort à crédit

Louis-Ferdinand Céline

Présentation de Mort à crédit

Dans « Mort à crédit », Céline nous raconte son enfance et sa jeunesse avec un récit foisonnant. Il débute par une référence à son passé : « C’est sur ce quai-là, au 18, que mes bons parents firent de bien tristes affaires pendant l’hiver 92, ça nous remet loin. » Il évoque ensuite le magasin de ses parents : « C’était un magasin de  » Modes, fleurs et plumes « . Y avait en tout comme modèles que trois chapeaux, dans une seule vitrine, on me l’a souvent raconté. » Il termine par une référence à sa naissance : « La Seine a gelé cette année-là. Je suis né en mai. C’est moi le printemps.

Notre avis de Mort à crédit

Le roman débute par la mort de Madame Bérenge, une scène à la fois simple et poignante, qui annonce d'emblée la tonalité sombre et désespérée de l'ouvrage.

Céline, de son vrai nom Louis-Ferdinand Destouches, a vécu une enfance difficile, marquée par la pauvreté et les incertitudes. Il a choisi de s'inspirer de cette expérience personnelle pour écrire "Mort à crédit", un récit autobiographique de ses années d'enfance et de jeunesse. Les 622 pages de ce roman dépeignent avec une crudité dérangeante les déboires d'un enfant élevé dans un milieu social défavorisé, et confronté aux duretés de la vie quotidienne.

Le style de Céline est singulier et déconcertant. Il use de phrases courtes et hachées, qui traduisent à merveille l'énervement, l'agitation et la confusion des personnages. Le style Céline est un véritable tour de force, qui donne à cette oeuvre une dimension poétique et expressive.

A travers les yeux de l'enfant Ferdinand, on découvre le Paris des années 1900, un Paris sordide et misérable, peuplé de personnages hauts en couleur. On voit également les relations complexes entre les membres de sa famille, avec leur lot de rivalités, de jalousies et de non-dits.

"Mort à crédit" est un roman qui ne laisse pas indifférent Il est un témoignage poignant sur la vie d'un enfant confronté aux difficultés de l'existence, et un exemple magistral de l'art d'écrire.

Notre sélection n°3

D'un château l'autre

Louis-Ferdinand Céline

Présentation de D'un château l'autre

« En 1932, Louis-Ferdinand Céline a fait une entrée remarquée dans le monde littéraire avec « Voyage au bout de la nuit », devenant ainsi un des grands novateurs de notre temps. Son roman a été traduit dans le monde entier et de nombreux écrivains ont reconnu l’influence qu’il a eue sur eux, de Henry Miller à Marcel Aymé, de Sartre à Jacques Perret, de Simenon à Félicien Marceau.

Dans « D’un château l’autre », Céline poursuit sa réflexion sur les thèmes qui lui sont chers. Ce livre pourrait s’intituler « le bout de la nuit », car les châteaux qu’il décrit sont douloureux, hantés par des spectres tels que la Guerre, la Haine, la Misère. Céline s’y montre sous trois aspects différents : à Sigmaringen en compagnie du maréchal Pétain et de ses ministres ; au Danemark où il a passé dix-huit mois dans une prison, puis quelques années dans une ferme délabrée ; enfin à Meudon où sa clientèle de médecin se réduit à quelques pauvres, tout comme lui.

Il s’agit à la fois d’un roman et d’une confession, car Céline ne se prête pas à l’objectivité. Il décrit avec un comique somptueux les Allemands affolés, l’Europe entière leur retombant sur la tête, les ministres de Vichy sans ministère, et le Maréchal à la veille de la Haute Cour. « D’un château l’autre » doit être considéré comme l’un des grands livres de Céline, à mettre sur le même plan que « Voyage au bout de la nuit » et « Mort à crédit », et dont il a donné une suite avec « Nord » (1960) et « Rigodon » (1969).

Notre avis de D'un château l'autre

Dès les premières lignes, j'ai été saisi par une écriture hachurée, qui reflète avec justesse les difficultés qu'il a connues après la seconde guerre mondiale. La confiscation des biens, le faible nombre de clients à son cabinet de médecin, la privation des droits d'auteur et l'installation dans une modeste maison sur une des collines de Paris sont autant de thèmes abordés avec une acuité déconcertante.

La deuxième partie de l'ouvrage m'a offert un autre regard sur l'histoire, celui de la vie du gouvernement collaborationniste de Vichy dans le château des Hohenzollern de Sigmarigen. C'est avec une écriture plus limpide et donc davantage intelligible que l'auteur nous dépeint les moments de pagaille, de fantasia, de chambardement, de fausse réunion, de faux espoir, d'illusions et d'arrivée de nombreux civils des villes voisines. Il y a un véritable déferlement d'émotions qui se dégage de ces pages, où l'on ressent toute la tension de cette période sombre de l'histoire.

Avec un style acerbe, exagéré, Céline nous offre un point de vue détonnant sur la vie de ces personnages qui ont vécu sous l'occupation allemande. C'est un livre qui nous plonge dans un univers tourmenté, avec des moments de violence, des moments de désespoir et des moments de révolte. Il est à écouter sans modération aucune pour se changer un peu de l'éternel discours bien pensant. C'est un ouvrage qui m'a profondément touché et qui m'a offert un regard différent sur cette période de l'histoire.

Notre sélection n°4

Guerre

Louis-Ferdinand Céline

Présentation de Guerre

« Un manuscrit inédit de Louis-Ferdinand Céline, intitulé « Guerre », a récemment été découvert parmi ses papiers. Il s’agit d’un roman de 250 feuillets qui se déroule dans les Flandres pendant la Grande Guerre. Ce texte, écrit deux ans après la publication de « Voyage au bout de la nuit » en 1932, est considéré comme un élément clé de l’oeuvre de l’écrivain. En effet, Céline, mêlant récit autobiographique et fiction, dévoile dans ce roman l’expérience fondamentale de sa vie : le traumatisme physique et moral subi sur le front.

Le roman suit le parcours de convalescence du brigadier Ferdinand, gravement blessé, depuis son réveil sur le champ de bataille jusqu’à son départ pour Londres. Il se lie d’amitié avec un souteneur et est choyé par une infirmière entreprenante à l’hôpital de Peurdu-sur-la-lys. Cette période de désillusion et de prise de conscience, que Céline n’avait jamais explorée auparavant sous forme de récit autonome, est décrite avec une grande sincérité. Vingt ans après la fin de la guerre, le passé, « toujours saoul d’oubli », prend des « petites mélodies en route qu’on lui demandait pas », mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et « Guerre » en témoigne tout autant que le reste de l’oeuvre de Céline.

Notre avis de Guerre

La prose poétique de Céline est stupéfiante, elle nous transporte dans un monde où les émotions sont exacerbées, et où les personnages sont travaillés avec une finesse époustouflante.

Le livre est écrit sous différents points de vue, celui d'un personnage secondaire ou d'un observateur extérieur, ce qui donne une profondeur supplémentaire à l'histoire. Les personnages sont décrits avec une grande précision, leur vie quotidienne, leurs émotions, leurs actions sont mises en scène avec une grande finesse.

Le style d'écriture de Céline est à la fois violent et drôle, à l'image de son oeuvre. C'est un livre qui ne laisse pas indifférent, et qui reste gravé dans notre mémoire longtemps après sa lecture. C'est un véritable trésor pour tous les amoureux de la littérature, un inédit de Céline, violent, drôle et stylé, qui poursuit le voyage amorcé dans "Voyage au bout de la nuit". Je le recommande sans hésitation, c'est un livre à la fois intrigant et fascinant.

Le mot de la fin​

Louis-Ferdinand Céline, de son vrai nom Louis Ferdinand Destouches, est un écrivain et médecin français qui a marqué la littérature française du XXème siècle. Il est devenu célèbre grâce à son premier roman, « Voyage au bout de la nuit », qui a remporté le prix Renaudot en 1932.

Céline est connu pour son style littéraire novateur, caractérisé par une utilisation de l’argot, une tendance à s’approcher de l’émotion immédiate du langage parlé et une structure elliptique et personnelle. Sa pensée nihiliste, qui se reflète dans ses œuvres, est teintée d’accents héroï-comiques et épiques.

Cependant, sa carrière littéraire a été marquée par des controverses en raison de ses pamphlets haineux, racistes, antisémites, pro-nazis et homophobes. Malgré cela, il reste considéré comme l’un des plus grands prosateurs de son temps, aux côtés d’autres auteurs qui ont exploré l’absurdité de l’humanité.

Céline est l’auteur de nombreux livres, dont « Mort à crédit » et « D’un château l’autre », qui ont tous contribué à sa réputation d’écrivain talentueux et original. Ses « Entretiens avec le professeur Y » permettent également de comprendre davantage son œuvre en lui donnant l’occasion de commenter son propre corpus. Il est considéré comme l’un des écrivains français les plus traduits et diffusés dans le monde, après Marcel Proust.

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